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Je t’avertis d’emblée: ce billet est un peu tarabiscoté (je l’aime bien ce mot!!).
Ce week-end, à l’improviste, Chéri et moi avons eu l’occasion de faire un stage de parentalité. Autrement dit, on a fait du baby sitting tout le week-end !!
Quand on nous a demandé ce service, on n’a pas osé refuser. Et puis, dans l’idée, ça pouvait ptet nous entraîner pour dans 9 mois. Le petit n’ayant que quelques mois, on savait d’ores et déjà qu’on allait en chier prendre énormément de plaisir à pouponner à durée déterminée.
Quand il est arrivé, il nous a immédiatement adopté. C’était un peu comme l’évidence qui fait qu’on s’aime dès le premier regard. Ce qui est fou dans cette histoire, c’est qu’il n’est pas venu les mains vides le petit !! Il est venu avec son doudou que voici: Oui, oui !! Tu l’auras reconnue: c’est bien notre amie la cigogne !! Toi aussi tu trouves ça complètement ouf?? Je couve depuis vendredi et samedi je me retrouve à dépanner une nana qui ne sait que faire de son chiard et le dit chiard vient avec son doudou la cigogne !!!
Il ne m’en fallait pas plus pour me mettre à rêver que c’était un signe…
Le ptit loup nous a énormément sollicité tout le week-end. Régulièrement, on l’emmenait s’aérer dans le jardin, pour prendre un peu l’air. Il fallait aussi poser certaines limites, quand il les dépassait. Et les matins, se lever aux aurores dès qu’il se mettait à chouiner. Nettoyer cacas et pipis, donner à manger…
Bref, vis ma vie de maman !! Je crois que je dois avouer que, si mon envie de maternité reste entier depuis des années, j’ai toujours eu une légère appréhension de l’après grossesse. Et si je n’avais plus de temps pour moi?
Ben finalement, j’ai compris avec cette expérience qu’en étant organisé, on pouvait très bien se répartir les tâches avec Chéri. J’ai d’ailleurs vu en lui un futur papa très attentionné et ça m’a beaucoup touchée…
Mais sans plus attendre, j’ai envie de partager avec vous une photo de ce petit être qui a fait vibrer mon coeur durant ces deux derniers jours.
On l’a baptisé Pépito… Et c’est le coeur gros que je l’ai laissé partir au petit matin, les larmes incontrôlables secouant littéralement mon corps de soubresauts.
Pépito symbolise un peu l’histoire de ma vie je crois. Oui, oui, pour les sans-coeur qui n’ont pas la fibre Brigitte Bardot comme je l’ai (enfin, Brigitte n’est pas un exemple de grand coeur nan plus vis-à-vis des humains, surtout quand ils portent des noms à consonances orientales…), difficile de comprendre que je puisse faire un parallèle entre un chiot d’un mois et un bébé. Sauf que Pépito, c’était pas n’importe quel chiot.
Sorti de la rue, où une fin tragique l’attendait, il a été sauvé par l’assistante de ma vétérinaire, qui l’accueille temporairement chez elle, en attendant de lui trouver une vraie famille.
C’est donc un sans-famille. Comme Rémi. Il a connu l’abandon de sa mère. Comme moi…
Tu le vois le parallèle là? Quand je refais le fil de mon histoire familiale, il n’est question que de trahison, de mort et d’abandon. Alors quand j’ai vu Pépito s’éloigner ce matin, prostré dans sa petite cage, mon coeur s’est déchiré !! Je l’aimais déjà, et je l’ai perdu…
« La vie et la mort sont liés: en donnant la vie, je prends le risque de donner la mort. » C’est cette croyance sur laquelle j’ai mis le doigt lors d’un de mes stages en psychogénéalogie, Et je crois que perdre ce petit Pépito m’a renvoyé à tout ça. Sans quoi, je ne vois pas pourquoi ça m’aurait bouleversée à ce point !!
Après, j’ai compris qu’aussi douloureuse que soit la séparation, on peut toujours en retirer du positif. Je suis plus heureuse d’avoir eu la chance de croiser le chemin de Pépito, si bref que cette expérience fut, que de ne jamais avoir eu la chance de le rencontrer. Je crois donc qu’il faut que j’accepte ce risque de perdre l’autre. Chéri, un enfant, voire moi-même… On ne sait jamais de quoi demain sera fait…
Oulala, je t’imagine d’ici en train de te dire: « Elle a pété les plombs? Elle veut mourir? » Nan nan !!! Je veux juste ne plus être terrifiée à l’idée de perdre l’autre ou de me perdre, et vivre pleinement ce que j’ai à vivre, en acceptant la possibilité d’avoir mal in fine. Vivre, c’est prendre un risque. Tout comme donner la vie quelque part. Donc j’ai vraiment le désir de prendre ce risque aujourd’hui…
Le désir, parlons-en… J’ai compris récemment que dans ma famille, la notion de désir est très particulière. Quand je veux, je n’ai pas (cf notamment l’infertilité de toute ma fratrie) et quand je ne veux pas, j’ai (cf notamment l’arrivée accidentelle de ma mère dans ce bas-monde et les nombreux IVG pratiqués).
Forcément, ça m’interroge…
Est-ce que ça veut dire que si je ne désirais plus j’aurais? Ou plutôt que n’ayant pas non plus été franchement désirée par mon clan familial (reprochant à ma mère d’être inconsciente de vouloir un 3ème enfant), je n’ai donc pas le droit de désirer à mon tour?
Bref, j’ignore si ce sont les hormones, les DPO, la fatigue ou l’envie d’avancer, mais comme tu peux voir, mon cerveau va plus vite que le reste de mon corps…
Ce que je retiens en tout cas de ce stage de parentalité improvisé, c’est que j’ai vraiment aimé ça !! J’ai aimé câliner, rassurer, occuper, soigner, protéger, aimer, éduquer, etc… ce petit chiot. Et je n’ai qu’une hâte, c’est de pouvoir prendre autant de plaisir à faire tout ça avec Tibou ou Naly…
Mais pour le moment, je m’interdis d’y croire. Chéri, ce matin, m’a dit: « Mais si t’y crois pas, comment veux-tu leur donner envie de s’accrocher? » (Comme quoi, il n’est pas toujours parfait tu vois !)
Je lui ai répondu que c’était très culpabilisant, parce que si ça ne marchait pas, je me dirais que c’est peut-être parce que je n’y ai pas cru… Sauf que j’y ai déjà tellement cru par le passé !!
Donc je préfère désormais l’espoir à la croyance…
J’espère, du fond du coeur, sans forcément croire.