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Il s’appelle B. Il est originaire du Burkina et a 8 ans. Il est arrivé sur le caillou fin juillet, avec ses nouveaux parents. Ses parents adoptifs. Ses parents de coeur.
De coeur, peut-être pas d’emblée. Car oui, parfois, le coeur a besoin d’un peu de temps pour s’ouvrir à l’autre… Sans doute que ce petit garçon couleur ébène a besoin de temps pour trouver sa place dans ce nouveau pays, dans cette nouvelle culture, dans cette nouvelle famille, dans ce nouveau monde… Car tout pour lui est nouveau ici !!
Bien sûr, le choc culturel est sans doute moins violent qu’ailleurs. Car c’est un fait, le caillou est une terre de métissage et un modèle de tolérance !! Tu peux manger du porc, du boeuf ou du cabri, tu seras respecté ici. Tu peux parler créole, français, shi mahoré, chinois…, tu seras toléré (même si, ici comme ailleurs, tu peux parfois être stigmatisé…). Tu peux pratiquer la religion catholique, musulmane, bouddhiste ou hindouiste à ta guise: ta croyance sera reconnue.
C’est aussi et surtout pour ça que j’aime le caillou !! Au-delà des paysages époustouflants, je crois qu’il existe ici un vrai modèle du « vivre ensemble ».
D’ailleurs, pas de débat sur les régimes alimentaires ici !! En début d’année, à l’école, en fonction des croyances de chacun, on liste les restrictions de chaque enfant. Et on respecte ces restrictions en adaptant les repas à la cantine. Tout simplement…
Le vendredi, il n’y a donc jamais de viande, mais toujours oeuf ou poisson. Et les autres jours, souvent, du poulet.
Alors évidemment, ça fait tout drôle, d’ici, de voir tous les débats qui, en métropole, tournent autour de « Doit-on interdire le porc à l’école? ». Et si plutôt que d’interdire on commençait par respecter chacun dans son individualité?
Personne dans le monde
Ne marche du même pas
Et même si la Terre est ronde
On ne se rencontre pas
Les apparences et les préférences
Ont trop d’importance
Acceptons les différences
C’est vrai, faut de tout tu sais
Faut de tout c’est vrai
Faut de tout pour faire un monde
Personne dans la vie ne choisit sa couleur
L’important c’est d’écouter son coeur
Si celui du copain est différent, très bien
C’est le sien, tu as le tien et j’ai le mien !
Alors donnons-nous la main
Il est loin le temps où on regardait des séries télé qui prônaient la tolérance, l’ouverture et la solidarité !!
Nul besoin de te dire que quand j’entends dire que la France est un pays de « race blanche », ça me hérisse légèrement les poils…
Bref, qu’est-ce que ce petit B. connait de ce qui se passe dans son pays depuis qu’il l’a quitté? A-t-il entendu ici ou là évoquer le coup d’état qui rend la situation particulièrement instable dans cette contrée si proche géographiquement? S’inquiète-t-il pour ses amis qu’il a été contraint de quitter? Est-il soucieux pour ceux et celles qui ont pris soin de lui dans cet orphelinat catholique qui l’a hébergé depuis sa naissance jusqu’à son exil? Ou ignore-t-il tout de ce qui se passe dans son ancien (mais très récent) « chez lui »?
B. est un élève de l’école. B. est le fils d’une collègue. Mais B. se bagarre de plus en plus souvent avec ses camarades, dans la cour de récréation. Et il commence par être stigmatisé par les autres comme étant « celui qui tape et qui vient d’Afrique ».
Je suis spectatrice de ce que vit ce petit B. Je voudrais le prendre dans mes bras, le rassurer. Lui expliquer que oui, il a le droit de manifester de la colère, parce qu’il ne doit pas bien comprendre tout ce qui se passe autour de lui. Mais je ne le fais pas. Pourquoi?
Probablement parce que je me dis que ce n’est pas mon rôle. Que je ne suis pas sa mère. Et puis, il ne supporte pas le contact et fuit dès qu’on s’adresse à lui et qu’on lui montre de l’intérêt. Qu’a-t-il vécu, ce petit B., avant d’arriver dans cette école?
Lors des entretiens pour l’adoption, Mme Douceur, la psychologue, nous avait un jour demander comment nous envisagions la rencontre avec notre futur enfant…
Je me souviens qu’on avait répondu qu’on l’envisageait sobre et émouvante. Pas comme dans ces documentaires qui montrent des parents un peu désespérés d’avoir attendu souvent très longtemps, se ruant sur cet enfant qu’ils découvrent pour la première fois, sans comprendre que oui, c’est un fait, jusqu’à cet instant T, ils n’étaient rien pour lui. Tout au plus représentaient-ils des personnes dont il entendait vaguement parler comme étant ses parents… Sauf que quand, de parents, on n’en n’a jamais eu, est-ce qu’on sait seulement ce que cela signifie?
Non, je n’envisage pas la rencontre de cette façon… Si je ferme les yeux et que je l’imagine, cette rencontre, je nous vois plonger nos regards bienveillants dans celui de ce petit être, tout en serrant très fort, Chéri et moi, nos doigts entrelacés, sans même avoir besoin de mettre des mots sur ce que nous ressentons.
Comment exprimer l’indicible de toute façon? Parfois, le silence est d’or…
De la même façon, j’ai le souvenir qu’un jour, Mme Douceur nous avait demandé comment nous réagirions si on rencontrait des difficultés avec notre enfant. Je lui avais répondu que nous réagirions de la même façon que n’importe quel autre parent, biologique ou pas. Qu’on essayerait de comprendre l’origine du mal-être, qu’on n’hésiterait pas à se faire accompagner si besoin, par un psychologue ou une association type EFA.
Elle avait insisté en nous disant: « Mais imaginez qu’un jour, cet enfant devenu adolescent vous dise que vous n’avez aucun ordre à lui donner parce que vous n’êtes pas son père/sa mère! »
On a répondu qu’à nos yeux, sans minimiser la particularité de la parentalité adoptive, on pensait que la crise identitaire que tout ado rencontre à un moment donné était difficile à gérer pour tous les parents, sans distinction.
Que finalement, qu’on soit parent adoptif, biologique ou autre, on aurait quoiqu’il arrive à s’adapter à l’enfant que nous aurions, peu importe les difficultés que nous serions amenés à rencontrer.
Et figure-toi que c’est arrivé à une amie récemment… Elle est mère célibataire d’un enfant adopté à Madagascar.
Son fils, O., lors d’une dispute, lui a envoyé en pleine tronche « De toute façon, tu n’es pas ma mère! » Vlan !
Posément, elle lui a dit qu’il avait le droit d’exprimer sa colère, mais qu’elle l’aimait et que tant qu’il serait chez elle, elle serait là pour l’élever et l’aider à grandir, comme n’importe quelle mère. Que si, en revanche, il voulait connaitre ses origines, elle l’encouragerait et l’accompagnerait pour l’aider à retrouver sa mère biologique. Mais que quoiqu’il arrive, elle resterait sa mère et lui son fils.
Après, forcément, elle m’a avoué avoir foncé sous la douche pour étouffer ses longs sanglots.
Je lui ai dis qu’il avait sans doute dû énormément culpabiliser de lui avoir dit ça… Et elle m’a confirmé que oui, il s’en est beaucoup voulu.
Bref, pourquoi je te raconte tout ça?
Parce que je sais qu’on est nombreux sur ce chemin… Alors oui, parfois, on nous demande à nous ce qu’on ne demande à personne d’autre, même aux pires parents incompétents.
J’ai souvent dit, d’ailleurs, pour voir ces mauvais parents défiler dans mes classes chaque année, qu’on devrait tous être obligés de passer un permis de parentalité (parce que qu’est-ce que l’agrément, si ce n’est un permis de devenir parent?).
Oui, ces questions peuvent effrayer quand on se lance dans l’aventure. Ou avant même de se lancer. Parfois, elles sont même un frein pour certains.
Pourtant, je crois qu’il est essentiel de se poser des questions en amont, particulièrement quand on se lance dans un projet d’adoption.
Evidemment qu’on n’aura pas toutes les réponses à ces questions !! Ou encore que, confrontés à la réalité, on révisera les certitudes que l’on avait. Mais l’essentiel est et sera toujours d’être capable de s’adapter à l’instant T…
Après, au même titre qu’il existe un réel tabou autour de l’infertilité, je crois qu’il y a beaucoup de chemin à parcourir pour faire évoluer les choses autour de l’adoption.
Ce qui me choque, c’est que souvent, quand on parle d’un enfant qui a été adopté, je connais tout de son histoire d’adoption. Mais boréal, avant d’être « l’enfant adopté de… », n’est-il pas juste « l’enfant de… »?! Pourquoi préciser???
On pointe souvent du doigt les difficultés que peuvent rencontrer certains parents adoptifs. D’ailleurs, c’est presque entendu dès le départ que si tu adoptes, tu dois te préparer à en chier des ronds de chapeau !!
Mais je crois que déjà, en parlant de toutes ces histoires qui se passent bien, ça permettrait de voir que oui, c’est possible. On peut former une belle famille harmonieuse, même en ayant eu recours à l’adoption !!
Ensuite, peut-être qu’en arrêtant de stigmatiser ces enfants et ces parents en les réduisant uniquement à leur histoire adoptive, chacun se sentirait beaucoup plus légitime en tant que « parent de… » ou « enfant de… »
Alors l’idée, évidemment, n’est pas d’occulter l’adoption, qui fait partie de l’histoire ce ces familles. Mais je crois qu’il ne faut pas non plus lui donner trop d’importance… L’adoption fait partie de l’histoire de ces familles, elle n’est pas l’Histoire…
Car au-delà de l’adoption, il y a bien un papa et/ou une maman qui élève(nt) un ou des enfants en leur donnant le meilleur de ce qu’ils peuvent. Comme dans n’importe quelle famille sur cette planète en somme !
Choco_not - la cigogne est une garce a dit:
J’aime cet article bien sûr ! Et tu as raison, si on arrêtait de stigmatiser ces enfants les choses iraient sans doute bien mieux. On ne leur permet pas « d’oublier » (bon oublier n’est pas le mot mais je me comprends) en leur mettant leur différence sous le nez sans arrêt et en mettant tout sur le dos de l’adoption.
J’espère que le petit B. va réussir à s’intégrer et à s’apaiser…
julys974 a dit:
C’est précisément ce que j’ai voulu dénoncer: on ne leur permet pas de juste être des enfants !!
J’en ai récemment discuté avec une copine qui a été adoptée. Elle n’avait pas conscience de cet aspect mais m’a confirmé que ça avait dû jouer un rôle dans son mal être (ajouté au racisme quotidien qu’elle a subi, ou aux sympathiques: « C’est pas ta mère! « , balancés par ses camarades de classe. ..)
Tu ne te sens pas légitime, alors tu pars dans une quête effrénée de tes origines, forcément !
Écrire m’a permis de comprendre que je pouvais aller voir le petit B… J’en ai envie. Je le vois comme un cheval sauvage qu’il faut amadouer avec patience et du temps…
Choco_not - la cigogne est une garce a dit:
Oui aller voir ce petit ce n’est pas prendre la place de la mère mais ta place d’instit. J’espère que ça ira mieux pour lui…
julys974 a dit:
Ce n’est pas mon élève… Mais je me dis que je vais commencer par en parler avec les collègues et sa mère…
charliewonka33 a dit:
Ayant beaucoup lu sur la question de l’enfant d’une couleur différente de la mienne -nous nous tournerions vers l’Afrique, j’ai lu pas mal de témoignages de mamans qui en avaient bien marre qu’on leur demande sans cesse d’ou viennent leurs enfants? Comme pour tout dans la vie, nous allons rencontrer des ignorants, des naïfs et même le plus souvent des cons, le plus important est à mon avis de rassurer et de protéger son enfant en toutes circonstances notamment en lui racontant son histoire. Je suis à peu près certaine que en temps que maman ayant adopté on me dira quasi tous les jours -votre fils adoptif et je répondrai quasi tous les jours -oui mon fils.. En tous cas j’espère que le petit B va réussir à répondre à ses questions et à s’apaiser, je lui souhaite fort
julys974 a dit:
Oui, notre rôle, comme pour n’importe quel autre parent, sera d’être capable de rassurer l’enfant, de l’abreuver d’amour et de confiance (en nous, en lui, en la vie, en l’avenir). Mais malheureusement, cet enfant ne sera pas enfermé dans un cocon et la réalité sociale viendra sans cesse lui voler un peu de légitimité. C’est navrant…
J’espère également que le prtit B. finira par trouver sa place…
charliewonka33 a dit:
❤ L’adoption fait partie de l’histoire de ces familles, elle n’est pas l’Histoire…
julys974 a dit:
♥
Bounty Caramel a dit:
Ca me hérisse toujours le poil de lire des sous titre « le papa adoptif de … »…
Bref. Pour cette partie, est ce que l’une des clefs n’est pas que notre société donne trop d’importance à la génétique in fine ? aux liens du sang ? aux origines ? …
En tout cas, à te lire, on sent que vous avez des milliers de fois fait tourner ces questions dans vos têtes, et des milliers de fois vous vous êtes projetés dans telle ou telle situation.
PS : je suis open pour venir faire une petite séance de sensibilisation « EAD » à tes jeunes ;-), car bon, ils sont un peu bien jeune pour avoir déjà des dires stigmatisants et de rejet ainsi…
PS 2 : 8 ans, assurément il a bien déjà vécu ce petit gars… Bonne arrivée à lui, bonne ad »o »ptation à tous ! Belle vie de famille !
Des bises
julys974 a dit:
Les sous titres qu’on voit dans n’importe quel reportage sont présents en toute circonstance à l’échelle de la société !! Combien de fois on m’a parlé d’un enfant en me le présentant comme l’enfant adopté par ce couple??? Je trouve qu’en plus il y a une part de déshumanisation. On adopte un animal, quand on accueille un enfant !!
Précisément, et je l’ai souvent dit, la société donne beaucoup trop d’importance à la génétique. Les fameux liens du sang sont les seuls qui soient admis comme étant légitimes.
À la rigueur, pour le don, les liens sont légitimés par la grossesse. Mais quand tu accueilles un enfant que tu n’as porté que danston coeur…
Bizarrement, on n’a pas réfléchi à ces questions. On n’a jamais lu ni cherché de réponses. On s’est toujours fié à notre bon sens.
Concernant les élèves de l’école, ça va être difficile à expliquer, mais il n’y a rien de péjoratif dans leur esprit quand ils disent « L’enfant qui vient d’Afrique ». Ils sont pour la quasi totalité tous descendants d’Afrique d’ailleurs !
Non, en fait, je crois qu’ils sont nombreux à être curieux et même admiratifs de voir un copain qui vient de si loin. Eux mêmes n’étant pour la plupart jamais sortis du caillou, voire de leur quartier parfois…
Ce que je veux dire, c’est que je comprends que ça puisse te faire réagir, mais je suis persuadée que le racisme, la discrimination et l’intolérance, c’est un état d’esprit. Mes élèves n’ont pas (encore?) cet état d’esprit. Ils disent « L’enfant qui vient d’Afrique » comme ils diraient « L’enfant qui a des yeux bleus ».
Oui, il a dû en vivre ce petit B… Déjà, il ne supporte pas le contact. C’est souvent pour cette raison qu’il tape d’ailleurs, je pense. Pas sûre qu’il ait eu beaucoup de contacts dans son orphelinat, si ce n’est peut être des contacts un peu brutaux?!
Bounty Caramel a dit:
😉 c’est vrai que les mots sur le caillou n’ont pas les mêmes connotations que par (trop souvent) ici !
C’est un paradis ton caillou !
J’espère que petit B, malgré toute la violence qu’il a en lui en ce moment, va se sentir intégrer par son nouveau chez lui. C’est déstabilisant un tel changement pour tous…
Dans l’orphelinat, ils devaient surement être nombreux, et là il se retrouve seul enfant de la maison, toute l’attention est rien que pour lui. C’est brutal à gérer…
En tout cas, vos réponses aux questions sont si claires, positives, lucides, et j’ai tellement eu le sentiment que tu/vous y aviez maintes fois réfléchi… Vraiment, ton certificat de parentalité, on te le donne les yeux fermés !
(PS : j’ai bien aimé ton passage sur la rencontre, il en fut exactement ainsi ici… pas de larmes, juste un sourire de « enfin » et des bras accueillants)
En tout cas, ca va te paraitre peut etre un peu « non approprié » ou « pas le bon moment » ce que je vais te dire, mais bon, je te le dis quand même : j’ai hâte de rencontrer votre famille au complet ! J’ai hâte que ce certificat soit vécu au quintuple chaque jour, le plus vite possible, avec ton enfant en devenir…
Des bises !
julys974 a dit:
Oui, finalement, le sens qu’on donne aux mots est bien différents en fonction des cultures et des contrées…
J’aimerais vraiment prendre le temps de parler avec B… Mais je crois déjà que je vais parler avec les collègues et la maman (qui est aussi une collègue, mais que je vois très peu puisqu’elle est en congé adoption). Je crois que c’est le rôle de tous les adultes de l’école de considérer la situation si particulière de ce petit, arrivé il y a seulement 2 mois de son Burkina natal !!
J’ai souri, du coup, en imaginant votre rencontre… Il y a des sourires qui valent plus que tous les mots du monde, n’est-ce pas?
Oh non, tes mots ne sont pas inappropriés !! Au contraire, ils me font du bien parce qu’ils me permettent de me projeter…
Gros bisous.
Bounty Caramel a dit:
❤ !!
re ps : je pensais pas qu'on distinguait par les mots congé adoption de congé maternité… d'autant plus que c'est le même nombre de semaine une fois l'enfant arrivé… dommage…
re re ps : de là où il vient ce petit B, les adultes de l'entourage ont le droit d'accompagner son éducation (les parents restant évidemment en premier lieu les parents). Le fameux "il faut un village pour éduquer un enfant" est tant pour l'énergie/la fatigue que cela demande, que l'accompagnement et l'ouverture sociale du petit ;-). Lui n'en sera surement pas choqué que tu viennes lui parler un peu, néanmoins ta raison, notre culture étant différente, et "admettant" moins (sauf au sein de la famille proche) ces rôles des autres adultes, c'est une bonne idée que d'aborder le sujet avec la maman !
Des bises et encore des bises
Framboise a dit:
coucou Bounty
on peut éventuellement faire le distingo entre congé maternité et congé adoption car contrairement au congé maternité, le congé adoption peut être pris par l’un ou l’autre des parents et il peut aussi être partagé…
Bisous
MmeT a dit:
Le silence est d’or…ça me rappelle notre réaction avec mon homme lors de la première échographie…On ne parlait plus, on avait juste ce sourire idiot aux lèvres, les yeux rivés sur cet écran…
La première rencontre je crois qu’elle se passe jamais comme dans les films…
Merci pour ce bel article
julys974 a dit:
La première rencontre qu’on nous montre souvent dans des documentaires à la télé m’effraie un peu… Parce qu’ils sont nombreux à oublier que pour cet enfant, la veille, ils n’étaient que des noms…
tittounett a dit:
Oui, adoptant ou pas il y a des réflexions qu’on entendra sûrement genre « t’es pas ma mère ». Je l’attends celle-ci, je me la prendrais un jour à mon avis. Je suis à peu près persuadée que sur un conflit quelconque les mères comme toi et moi allons obligatoirement nous la prendre dans la tronche. On survivra hein, comme pour le reste.
julys974 a dit:
Quand pour la première fois j’avais évoqué l’adoption avec ma frangine, je lui avais parlé de cette crainte. Elle m’avait dit à juste titre que de toute façon, on s’était tous un jour ou l’autre demander si nos parents étaient vraiment nos géniteurs tant ils nous faisaient chier. C’est le lot de beaucoup d’adolescents qui entrent dans la phase rebelle. Que l’enfant soit biologique, synthétique, issu du don ou adopté.
Et oui, comme tous ceux avant nous qui ont eu des difficultés avec leues ado, on survivra ! 🙂
Zapette a dit:
Tu as une si jolie façon de penser. Le(s) enfant(s)aura(ont) de la chance d’arriver chez vous! 🌹
ballerinepma a dit:
Carrément
julys974 a dit:
♥♥♥
pmavie a dit:
Ton article est émouvant et montre une réflexion vraiment profonde de ta part. J’aime beaucoup la façon dont tu envisage l’arrivée d’un enfant dans votre vie et tu es dans le vrai, à n’en pas douter.
L’enfant qui vous aura pour parents aura une chance infinie, arriver dans une famille où l’amour et l’écoute sont maîtres est un vrai atout.
Bravo à vous deux.
Des bisous tout plein !
julys974 a dit:
Merci ma jolie. Tes mots me touchent beaucoup…
On s’est un peu laissé porté dans cette aventure, sans trop réfléchir. Lorsque les questions nous étaient posées, on répondait en essayant de faire appel à notre bon sens. C’est pour ça qu’on a adoré toute la phase d’enquête sociale. Je crois qu’on ne s’est mis aucune pression et qu’on a essayé le plus possible d’être vrais.
J’ignore si nos enfants auront de la chance, parce qu’il faut voir dans la pratique… Mais en tout cas, on sera vraiment chanceux quand on les accueillera au sein de notre famille, et on n’oubliera pas de chaque jour montré de la gratitude (sauf quand il faudra changer les couches et/ou gérer les crises d’adolescence).
Gros bisous.
pmavie a dit:
J’ai laissé un peu de temps couler avant de te répondre. Vos réponses sont en tous cas pleine d’amour et de respect et c’est très joli.
Et je suis sûre que dans la pratique aussi, vous serez top ! 😉 Et puis, avec nos métiers, on ne découvre pas les enfants/ados, on les pratique tous les jours ! 😉
Des bisous ma belle !
Lulu a dit:
Bien d’accord avec zapette.
Quelle merveilleuse maman tu seras… Vivement…
julys974 a dit:
Ce « vivement » m’a émue aux larmes et j’ignore pourquoi mais j’avais besoin de lire ta réaction à ce post… Merci donc Lulu !! ♥
miliette a dit:
Je kiffe. Comme d’hab. D’accord avec tout.
« C’est le fils adoptif de ». Pourquoi ce besoin de préciser ?
julys974 a dit:
Et oui, il y a du boulot là aussi pour faire évoluer les mentalités !!! Bisous Milie.
monpetitoeuf a dit:
C’est marrant … on est dans ces étapes actuellement avec FPO,les questions et réponses que l’on n’aurait pas forcément étant parents de façon naturelle …. En tout cas je rejoins les filles tu seras une super maman. La maman de Tes enfants 🙂 je t’embrasse fort
julys974 a dit:
Oui, mais justement, j’ai adoré ces questions/réponses personnellement !! Je crois que ce sont elles qui nous permettent de véritablement nous projeter en tant que futurs parents, et personnellement, ça me faisait un bien fou !! 🙂
J’espère que par chez vous, le plaisir prend le pas sur la pression ou le stress de ces rdv…
Je serais une maman imparfaite, comme toutes les mamans du monde !! Mais tu as raison, je serais la maman imparfaite de MES enfants, point à la ligne. Gros bisous ma jolie.
monpetitoeuf a dit:
Moi j’aime tous les rdvs ils me font avancer vers mes enfants !! je vois les choses positivement !! bisous ma jolie
Marie a dit:
Bonjour, je vous lis souvent et je suis moi même la maman d’un enfant entré dans notre famille par l’adoption. Je suis sa VRAIE maman même si une autre l’a porté, je suis sa VRAIE maman même si les copains lui posent des questions, je suis sa VRAIE maman quand je vais le chercher à l’école et qu’il me saute dans les bras !
Ce petit B a peut être besoin d’un peu de temps pour s’ouvrir aux autres et à l’école. C’est dommage qu’il n’ait pas eu plus de temps pour découvrir sa famille sans école, sans pression.
Les personnes qui nous connaissent voient les liens qui nous lient au delà de notre différence de couleur.La maitresse de CP de mon fils m’a dit être émue de voir mon implication et mes ruses pour l’aider à lire et le petit bisou qu’il me jetait avec ses mains en coeur avant que je parte de l’école.
Ayez un regard bienveillant sur cet enfant et sur ses parents (je sais que ce sera le cas), cet enfant n’est pas un « modèle courant » c’est un survivant, il est fragile mais tellement fort aussi.
Bienvenue à toi petit B et belle route avec tes parents
Pour toi Julys, belle route vers l’adoption (je crois que tu as la sensibilité pour faire un beau chemin) ou vers ce bébé tant attendu.
Marie
julys974 a dit:
Oh oui Marie, tu es sa VRAIE maman, nul doute là-dessus !!! Je crois que dans le fond, peu importe ce qu’en disent les autres, c’est ce très fort sentiment d’être maman qui doit prendre toute la place…
Je pense que le petit B. a beaucoup de pression sur les épaules… Sa maman le punit quand elle entend qu’il a fait des bêtises à l’école et elle prend énormément de place, à tel point qu’en présence du petit, quand je m’adresse à lui, c’est elle qui répond…
Evidemment, je ne la juge pas: chacun fait comme il peut, et j’imagine bien que ça ne doit pas être facile à gérer.
J’ai un regard bienveillant sur cet enfant et justement, je voudrais pouvoir faire quelque chose pour lui, parce que je vois bien, de l’extérieur, qu’il exprime un mal-être…
Merci pour tes souhaits en tout cas, et belle continuation à vous.
mouchette a dit:
Merci Julys de nous avoir « raconté » les difficultés rencontrées par ces familles. Bravo à la maman d’O. qui a été très forte et a su trouver les bons mots je crois.
Je suis entièrement d’accord avec toi : qu’il soit bio ou adopté, nous aurons de toute façon à nous adapter à notre enfant. Certes, avec l’adoption le chemin peut être un plus sinueux, mais j’espère qu’avec de l’écoute, de la compréhension et du soutien nous y arriverons comme n’importe quels parents.
De gros bisous !
julys974 a dit:
Oui, la maman d’O. a eu les mots justes, je crois… Mais en tant que mère célibataire, ça doit être encore plus violent d’entendre ces mots…
Je suis sûre que nous y arriverons Mouchette !!! Vous en êtes où d’ailleurs? Bisous.
mouchette a dit:
Merci c’est gentil Julys ! J’y crois fort aussi pour vous…
Nos prochains rdv sont le mois prochain, nous avons le temps… 😉
Bisous et encore bravo pour ton dernier article…
Framboise a dit:
Avant de rentrer dans le vif du sujet de ton post, je voudrais te présenter mes excuses pour mon absence depuis quelques temps…vacances bien actives et rentrées sur les chapeaux de roue, et voilà comment on ne trouve pas beaucoup de temps pour se poser devant l’écran ! (+ gros soucis avec ma maman…beaucoup de temps et d’énergie pompés…) (excuses présentées également aux pmettes chez qui j’interviens (trop rarement)).
Absence de « prise de parole », (car je ne sais pas faire de commentaires brefs, donc flemme de me lancer !) mais pas absence de lecture, sois-en sûre !
Alors pour commencer sur ton post, ma première réflexion à ta lecture a été de me dire, encore une fois, qu’on a beaucoup en commun sur notre façon d’aborder la parentalité adoptive. Je crois que j’aurais pu écrire tout ce que tu as dit ! Comme nous à l’époque au moment des entretiens, je crois qu’on a toujours laissé place au naturel et au bon sens. Tes questionnements et réflexions, je crois qu’on a eu les mêmes et qu’on y apportait les mêmes réponses.
Je ne peux présager en rien de l’avenir…mes enfants ne sont pas ados alors on verra dans quelques années, mais les adoptions qui se passent bien il y en a AUSSI (même si j’ai souvent tendance à dire qu’on n’est pas une référence, deux adoptions qui se passent aussi bien dès le départ, c’est pas forcément représentatif…). Et du coup c’est nettement plus facile aussi face au regard des autres. Dans nos familles, notre entourage proche, on n’a jamais eu de réflexions débiles qui tendraient à faire une différence entre enfant bio et enfant adopté. Dans un cercle plus élargi on a rencontré des maladresses parfois mais rien comparé à ce que je peux lire parfois sur certains blogs (PMA/adoption= même combat sur les idées reçues, les clichés, les phrases toutes faites !). peut-être sommes-nous encore une fois très chanceux…peut-être qu’on ne « capte » pas les réflexions de la même façon…je ne sais pas…Par contre je reconnais que sur le net j’ai lu parfois des réflexions qui m’ont hérissé les poils (depuis j’ai arrêté de lire les commentaires sur certains articles, c’est à gerber!)
Au sujet de la rencontre, je suppose qu’on réagit différemment selon notre vécu…et celui de l’enfant.Pour l’anecdote je te raconte la rencontre avec Marilou. Le contexte: un mois auparavant nous avons reçu 3 photos et son dossier. Le jour de la rencontre nous étions impatients, fébriles, émus, heureux…Toutes les petites nous attendaient à l’hôtel, dans une salle de réunion. Quand nous avons vu notre fille, on l’a reconnue tout de suite (elle n’avait pas trop changé depuis les photos) et à ce moment-là l’impatience m’a quittée. Elle était là, enfin, devant nous et je savais que ce serait pour la vie, alors les quelques secondes qui nous séparaient encore n’avaient plus d’importance. Elle chougnassait un peu, on nous l’a mise dans les bras (moi d’abord puis je l’ai tendue à Olivier) elle n’a plus pleuré, elle ne nous captait pas spécialement mais elle était calme et on l’a laissé tranquille, on a essayé de ne pas trop la brusquer (mais elle était dans nos bras). Il faut dire que la remise en Chine peut être brutale:on nous colle l’enfant dans les bras après tout le monde part et en une seconde on se retrouve avec un petit inconnu…et que dire de ce que ça peut être pour l’enfant ! Mes sentiments alors ont été très étranges: sentiment d’irréalité et en même temps tout était naturel, comme si tout était…NORMAL. Je n’ai pas pleuré…(et pourtant j’ai la larme facile). L’après-midi fut très actif avec plein de papiers à faire, on a dû gérer ce bébé qu’on ne connaissait pas (mais tout roulait, elle était très cool) et le soir venu, alors qu’elle dormait paisiblement dans son petit lit, Olivier dormait aussi, j’étais assise au bureau, sur mon blog de l’époque pour donner des nouvelles en France, je me suis retournée, et j’ai vu mes deux amours endormis…et là j’ai été submergée par une vague d’émotion, et je me suis mise à pleurer sans pouvoir m’interrompre. L’émotion de cette journée, les années d’attente qui avaient précédé, tout est revenu dans ces larmes…Mais il y avait aussi ce bonheur immense, tellement attendu, enfin là…Parce que c’était elle , parce que c’était nous…
Avec Achille ce fut une rencontre différente (mais tout autant chargée en émotion) mais je raconterai ça une autre fois, je crois que j’ai déjà assez monopolisé les comm’ !
J’ai été très touchée par l’histoire de ce petit B. Il a dû en vivre des choses difficiles. J’espère que ses parents auront la force et la patience de l’aider à surmonter ces difficultés…Et je suis sûre que tu pourras ausi l’aider à ta manière: je sens que tu as en toi les ressources pour le comprendre et lui apporter quelque chose.
Et inutile de te dire à quel point je crois en vous en tant que futurs parents de VOS enfants…(effectivement le label « adopté », quand il n’est pas utile, qu’est-ce que ça m’énerve !!!)
Je t’embrasse fort fort fort
PS: si ça t’intéresse, je crois que j’ai mis sur youtube en privé la vidéo que j’ai fait de Marilou. T’es pas obligée de tout regarder, mais j’espère avoir fait passer mes sentiments au moins dans le début: le coup de téléphone magique, la « rencontre », les pemiers instants avec elle. Si ça t’intéresse je te donnerai le lien…
julys974 a dit:
Avant de rentrer dans le vif du sujet, à mon tour, je voudrais te dire que tu n’as pas à t’excuser !!! Je ne suis pas du tout un modèle de présence de et de réactivité en ce moment, donc bon: on fait comme on peut et picétout !!
Je trouve que la maladresse c’est déjà de préciser que l’enfant est adopté…
Je suis en tout cas contente que vous soyez préserver de la bêtise humaine dans votre entourage.
Je voudrais te remercier de m’avoir raconter cette si jolie rencontre, qui m’a émue aux larmes… ❤ Et évidemment, je serais ravie si tu acceptais de partager ta vidéo avec moi !! 🙂
D'ailleurs, je serais également ravie de lire la rencontre avec Achille, parce que je trouve ces instants de vie si intenses et émouvants, que je ne m'en lasse pas !!
Merci de croire en nous… Gros bisous.